La plupart des rénovations se déroulent dans de vieilles bâtisses construitent en pierre du pays. Le plus souvent ces pierres étaient hourdies à la terre et enduit d’un torchis à la chaux.
Mais, pour refaire l’enduit ou succomber à la belle mode des pierres apparentes, il s’avère souvent nécessaire de "dés-enduire" le mur pour le mettre à nu. Cette opération s’appelle "piquer le mur", et les images des outils utilisés permettront d’expliquer pourquoi un vocabulaire aussi "pointu" est utilisé.
L’outillage de base nécessaire est le suivant :
un burin
un maillet
des bras bien costauds
Contrairement aux enduits de chaux, l’enduit ciment est plus facile à retirer sur de la pierre.
Très utilisé durant la seconde moitié du XXème siècle, le ciment est le liant à tout faire pour construire, réparer et rénover. Il faudra attendre 50 ans plus tard, et bien des dommages irréparables, pour ce rendre compte qu’il ne s’agit pas de la panacée universelle dans le bâtiment, et même d’un fléau dans la rénovation du bâtiment ancien.
En effet, les bâtiments anciens, réalisés avec les matériaux présents alentours (pierre, terre, sable, bois, paille, ...) ont, outre un aspect économique indéniable, la particularité d’être "respirants". Sous ce terme de passionné se cache une réalité physique, à savoir que ces matériaux sont poreux et laissent passer l’humidité, qui ne s’accumule pas et rend ces vieilles bâtisses très agréables à vivre.
L’adjonction de ciment à ces constructions anciennes a souvent eu, pour conséquence, de provoquer des accumulations d’eau en stoppant la respiration des structures (évaporation de l’humidité qui s’accumule alors). Une dalle au sol noiera le sol en dessous sous des torrents d’eau ; tandis qu’un crépis mural gorgera les murs d’eau, qui remontera par capillarité pour finalement détruire les structures bois tout en affaissant les murs dont les pierres glissent sur une terre redevenue liquide...
Heureusement, le ciment a aussi des avantages : en raison de son extrême dureté, il ne s’accroche pas sur les pierres froides et quelques coups bien placés sur des enduits muraux les font sauter par plaques.
Démonstration en images ...
Pour commencer, il faut attaquer l’enduit ciment par le bord pour s’y enfoncer. Ce genre d’enduit ne s’effritant pas, il ne faut pas hésiter à taper très fort pour casser le ciment et atteindre la couche sous-jacente.
Les plaques tombent très facilement, une fois quelles sont décrochées. Mais parfois elles résistent, et il ne faut pas hésiter à taper à des endroits différents pour trouver les points faibles du crépis. Il ne faut pas, non plus, hésiter à faire levier sur l’enduit -une fois le burin enfoncé dedans- pour arracher littéralement l’enduit du mur.
Technique ultra-productive en terme de gravats (prévoir des sacs et la brouette), mais aussi très jouissive en terme de rendement de démolition !
Lors de ce retrait fracassant d’enduit, les pierres sont très belles, comme nettoyées par le ciment, et quasi-prête à être rejointoyées directement. Certaines fois, il m’est même venu le regret que le précédent propriétaire n’est pas eu l’idée de tout recouvrir de ciment ; en effet, en raison de la vitesse de démolition, piquer un mur entièrement cimenté n’aurait alors été qu’une simple formalité ...